Hin'i ShômaMessages : 32
| Sujet: Shôma Hin'i Dim 25 Oct - 7:32 | |
| UesugiNom : Hin'i Prénom : Shôma Sexe : Homme Age : 25 ans Clan : Uesugi Profession : Général Armes : Katana/Kodachi Ecole : - Spoiler:
Shôma utilise deux variantes du Hane Houou, le Ichi Hane Houou et le Ni Hane Houou. Respectivement une technique à un sabre, et une à deux sabres. Ce qui est le plus connu de cette école restent néanmoins ses katas, dont les mouvements amples et lents font penser aux battements d’ailes d’un phénix. Le Ichi Hane Houou est basé sur une défense solide et vise à terminer le combat en une seule attaque précise et forte. Le Ni Hane Houou vise quant à lui l’attaque à outrance en vue d’ouvrir la défense adverse afin de porter un coup mortel. Alterner entre ces deux aspects de son école est la principale arme de Shôma.
Le bras gauche de Shôma (son bras directeur) vibre à une fréquence surnaturelle. C’est imperceptible à l’œil nu en temps normal, mais on peut ressentir les vibrations en le touchant, et le fait de toucher des objets avec son bras droit peut provoquer des effets inattendus. Les implications de ce don sont multiples et Shôma n’en a pas encore découvert tout le potentiel. Que ce soit un don inouïe pour les massages, ou encore une capacité hors-normes à briser les objets trop fragiles en les tenant trop longtemps ou avec trop de fermeté.
Pour l’heure, celle qui lui est le plus utile est celle qui se produit lorsqu’il tient son katana en main. Les vibrations se transmettent à l’arme, et la lame se floute, au point qu’il devient difficile de calculer son exacte portée. Ce ne sont que quelques millimètres, mais ça peut parfois avoir son importance. De plus, il est plus difficile de suivre des yeux une lame floue qu’une lame clairement visible. C’est également un exercice fatiguant pour ces mêmes yeux de le faire sur une longue durée, et cette capacité renforce les aptitudes de Shôma aux combats de longue durée.
Il est pratiquement impossible, en observant Shôma, d’y voir un général du clan Uesugi. Sa taille dépasse à peine la moyenne des hommes, et sa stature ne sont pas exceptionnels non plus, bien qu’il ait été bien fabriqué et qu’il plaise à la gente féminine. Sa manière de se vêtir, avec sa veste posée sur une seule épaule et nouée à sa ceinture est jugée trop décontractée, voire provocante. Cependant, passé ces petits détails, un œil observateur distinguera peut-être des pistes pouvant le mener à cerner ce si jeune général, qui a gagné la confiance de son Daimyo et de ses hommes (et c’était vraiment pas gagné). Il se tient droit, son visage est presque austère à force d’être inexpressif, sa façon de marcher, son avant-bras négligemment posé dans un ourlet de sa veste, au niveau de sa taille, semble clamer qu’il peut se permettre de ranger ainsi le bras de son katana parce qu’il ne craint personne. Il a, malgré un passé douteux, une jeunesse invraisemblable pour son rôle, et une allure peu conforme, le charisme qui sied à sa fonction. Bien que ce ne soit pas suffisant pour se faire respecter des plus vieux samouraïs du clan, mais la raison de ce respect est toute autre et vous aurez bien assez de temps pour la découvrir.
En privé ou lorsqu’il est seul, cette stature ne s’effondre d’ailleurs pas. Il a fait de la rigueur de sa posture sa marque de fabrique. D’autre part, la véritable explication, connue de son seul Daimyo et quelques associés et amis, pour cette négligente tenue, est ailleurs. Il ne peut pas risquer que son bras rentre en contact avec n’importe quoi et n’importe qui, et s’habiller ainsi lui permet de l’envelopper dans un ourlet en permanence. C’est aussi la raison pour laquelle cette tenue extravagante lui est permise.
Il arbore à sa taille ses deux lames, dans des fourreaux en bois. Sur le fourreau de son katana et sur celui de son kodachi, on peut lire des caractères différents. Sur celui de son katana, un vieux dicton de l’école Ichi Hane Houou qui pourrait être traduit ainsi : ‘’ Laissez-les voir ce qu’ils ne peuvent voir et sentir ce qui ne peut être senti. Quand ils ne croiront plus en leurs sens, il sera temps de frapper. ‘’. Sur son kodachi, le diction de l’école Ni Hane Houou : ‘’ Le tourbillon d’ailes et de serres les rendront aveugle, lorsque la véritable menace jaillira. ‘’. Les deux fourreaux sont toujours orientés vers l’extérieur, de sorte que les inscriptions soient clairement visibles à ceux qui s’y attardent.
Shôma a vaguement entendu parler des rumeurs sur les samouraïs. Celles qui racontent que la loyauté et l’honneur sont les valeurs les plus importantes. Alors, oui, certes, ce n’est pas anodin. Mais tout ça manque de saveur, de couleurs, à ses yeux. C’est terne. Dépassé. Son but est tout autre. Il ne suit la voie du bushido qu’en apparence, et parce que jusqu’ici, elle n’est jamais rentré en contradiction avec sa propre voie. Les combats équitables, honorables, sont des moyens d’assouvir sa véritable soif, son véritable objectif. La force, tout simplement. A travers les âges, ce qu’il reste d’un guerrier, ce qu’on retient, ce sont ses victoires et ce sont ses défaites. Les récits se chargeront d’embellir ou d’enlaidir le tableau, mais un grand samouraï, qui deviendra immortel à travers sa gloire, est tout simplement quelqu’un qui ne perd jamais.
La mentalité de Shôma pourrait paraître en désaccord avec celle du clan Uesugi, mais ce n’est pas le cas. Bien qu’il aime se battre, il n’est pas pour autant un fanatique de la guerre. Ce qu’il recherche, ce sont les duels. Et s’il est toujours ouvert à une provocation en duel, il n’est pas fou au point de vouloir une guerre ou des morts inutiles. Son rôle au sein d’un clan marchand tel que les Uesugi, est avant tout dissuasif. Organiser une armée qui paraîtra viable, voire impressionnante, et qui soit toujours prête à intervenir en cas de problèmes. Ne compter que sur les alliances et les pactes au Japon ? Ce serait invraisemblable, même un pays pacifiste a besoin d’une force de défense. Il en a pleinement conscience, de même que le bouclier que représente cette armée, même s’il n’a que très peu d’occasions de briller, n’en est pas moins une voie honorable. De toute manière, comme évoqué plus haut, ce n’est pas la guerre que recherche Shôma. Mais des adversaires pouvant lui offrir des duels anthologiques. Sa soif de progresser est presque égale à celle qu’il a de trouver un adversaire qui, un jour, lui offrira le duel parfait.
Mais que peut-il y avoir au-delà de cette carapace guerrière, dans la vie de tous les jours ? Un homme loyal et posé, avant tout. Jamais excessivement expressif. Poli et calme, volontiers flatteur, c’est une personnalité qui plait, quand bien même la moindre lueur furieuse pourrait inciter à la crainte immédiate. Shôma doit beaucoup à son Daimyo, et il le sait. Sa nomination au poste de général, un pays où sa famille vit en paix. Tout cela est à mettre à son actif à ses yeux. Il est de fait très loyal à son clan et à son seigneur en particulier. Lorsque Shôma se relâche, et en particulier lorsqu’il boit, son ancien tempérament refait parfois surface. S’il s’efforce de ne jamais boire de trop, c’est parce qu’il connait les résultats de l’ivresse sur sa personnalité. Il devient impoli, provocateur, et se prend littéralement pour le maître du monde, insultant copieusement et mettant tout en bordel autour de lui. Ca peut être amusant, d’un certain point de vue. Mais ça peut aussi être effrayant.
An 1670, rues de Kyoto. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà. - Spoiler:
La pluie tombe à fine gouttes, et elle est presque silencieuse. Comme si on se bouchait les oreilles pour étouffer le bruit d’une petite cascade. Il y a bien peu d’éléments qui viennent rythmer ce plat tableau sonore. Les grattements béats d’un animal contre un mur de bois. Lents. Détendus. Alors qu’il se vautre dans l’eau sale du sol avec contentement. Soudain, quelques bruits précipités. Il fuit. Il semble même avoir peur. Pour quelle raison ? Des sandales qui fendent les flaques d’eau, en même temps que la monotonie de cette ambiance, pour trouver, au-dessous, la terre humide, et la perforer, la marquant succinctement. Trois hommes qui marchent d’un pas alerte. Malgré le voile qui recouvre la scène, on peut clairement distinguer le bas de leur visage, au-dessous des yeux. Aucune marque due à l’âge. A peine de quoi se vanter d’être pubère, en guise de barbe. Ce sont de jeunes hommes. Tous les trois portent, à leur côté une arme courte, sans doute un kodachi. Seul l’un d’entre eux possède un sabre en plus de celui-ci. C’est celui qui a pris la tête du petit convoi. Ce serait une sorte de leader ? Mais un leader de quoi ? Enfin, pour les résidents, peu importe, au fond, de savoir tout cela. La curiosité, pour les gens du commun, mène bien souvent aux ennuis qu’ils préfèrent éviter. Ce sont les fous, hors du commun, qui recherchent ce qui est instable. Un volet se ferme, grinçant doucement, dans un lent effort de silence.
Chojun Kuyamichi plaça sa main devant ses yeux. Pas facile de voir distinctement à travers le rideau de pluie. Il est presque sûr d’avoir vu quelque chose se faufiler dans une ruelle non loin, mais la nuit aidant il se dit que ses yeux l’ont peut-être trompé. Ce jeune Metsuke s’est récemment distingué en mettant à l’arrêt un homme qui se faisait appeler Bando, un rônin, un déserteur, qui avait élu domicile dans un salon du coin, en faisant en quelque sorte son repaire. Son unité et lui ont triomphé de ses hommes lors d’une nuit marquée sous le signe des sabres. Et il a remporté, devant des témoins ébahis, un duel mémorable contre cet homme, avant de l’envoyer, lui et quelques-uns de ses acolytes qui avaient survécu à l’incartade, en prison. Il serait exécuté dans quelques jours, par ailleurs. Et ce fait lui avait valu une décoration et beaucoup de respect en tant qu’épéiste. A l’instant où sa patrouille passe devant la ruelle, il pose des yeux observateurs sur celle-ci. Ses réflexes aidant, il parvient à tirer son sabre et à se projeter en arrière afin d’éviter les manches des nodachis qui assomment nets ses compatriotes. Des trois hommes qui ont surgit, deux se placent derrière lui pour lui couper la retraite. Celui qui demeure en face de lui dégaine son arme à son tour. Un katana. De belle facture qui plus est, un travail rare à Iwami. Réservé aux familles de samouraï respectés et honorables. Ses sourcils se froncent d’incompréhension.
« Si tu chiales trop fort, mes deux amis te planteront leurs armes dans le dos et nous réduiront au silence tout témoin potentiel, aussi innocents qu’il soit. »
« Vous êtes liés à Bando, c’est ça ? Je pensais que nous vous avions tous éliminés. »
« Hein ? Qu’est-ce-tu baves ? Je connaissais pas ce perdant. Moi je suis juste là parce qu’on dit que t’es doué un sabre à la main. J’vais t’botter l’cul, c’est tout. Tout ce que je veux, c’est savoir si t’es plus fort que moi ou si t’es juste une pauvre merde bonne à ramper dans la boue ! »
« Que … ? »
« T’occupes, et attaques-moi. Défends ta vie, pauvre minable. Et celle de tes potes qui mangent la gadoue, aussi. Si tu ne me bats pas, vous êtes tous morts. Si tu gagnes, t’auras un trophée de plus pour ta petite gloire personnelle. Allez ! Bats-toi ! »
Chojun se remplit de détermination en pensant que la vie de ses collègues et amis est entre ses mains, et il charge, droit devant, sabre au clair. Le coup s’abat, puissant, fluide … Et paré avec insouciance et décontraction ! Sous l’effet de la surprise, il manque de laisser sa garde s’ouvrir mais se reprend. Il a devant lui un adversaire coriace, il vient de le comprendre, et il va devoir chèrement défendre sa peau. Il enchaine les attaques, puissantes et précises, mais la lame de son opposant, si elle ne riposte pas, les parent toutes. Un nouvel assaut manque de briser cette garde, et il s’enhardit, se fendant pour porter le coup final … L’homme, les yeux toujours masqués par sa coiffe, vient de se décaler sur le côté, et son arme fend alors l’air sans le trouver. Emporté par son élan, il a laissé son flanc totalement découvert ! Ses yeux s’agrandissent. Lui qui pensait avoir l’avantage était tombé dans un piège. Un unique coup de taille débarrasse le jeune homme de son opposant, ensanglantant la boue sur laquelle il chuta.
« Tsssk ! Un minable, je m’en doutais. Venez les gars, on se tire, on gagnera rien à prendre leur vie. Elles ne valent rien. »
Les trois silhouettes se pressent alors loin de la rue et des têtes qui commencent à sortir des fenêtres, sur ce spectacle insolite. Des personnes se pressent pour voir, peut-être même pour secourir, alors qu’ils s’enfuient sous le couvert de la nuit et de la pluie.
Alors qu’ils s’apprêtent à sortir de la cité, une voix, derrière eux, retentit, tonitruante, couturée d’une forte colère.
« Shôma ! SHÔMA ! »
Celui qui porte le katana s’arrête et fait signe aux deux autres de continuer, avant de se retourner et de marcher vers le vieil homme qui l’a apostrophé.
« Quoi ? Qu’est-ce que tu as à brailler comme ça à cette heure de la nuit, grand-père ? »
« Tu l’as encore fait ! Ca ne peut plus durer ! Un homme a failli perdre la vie cette fois ! »
« Et ? C’était un perdant. Il l’aurait mérité. Il a plutôt de la chance que je n’ai pas daigné me salir les mains en ôtant sa vie pitoyable. »
« Tu … Tu penses ce que tu dis ? Tu n’as donc aucune considération pour la vie humaine, Shôma ?! »
« Seuls les forts, les vainqueurs, survivent, grand-père. Les autres sont condamnés à marcher dans leur ombre, où à se faire piétiner. C’est la vérité, c’est tout. »
« Où ais-je bien pu échouer avec toi ? Tu n’as rien tiré des enseignements du Hane Houou ? Tu es le meilleur élève que j’ai jamais eu, je croyais en toi, Shôma ! Tu as la force d’un authentique samouraï ! Pourquoi n’en as-tu pas le cœur, dis-moi ? Et pourquoi ne l’ais-je pas vu plus tôt ? »
« T’es bigleux ou quoi ? T’as fait du super boulot, vieillard. Tu m’as rendu plus fort que n’importe qui. Vas te recoucher, et reste assis au fond de ta maison. Tu n’auras plus qu’à écouter les rumeurs pour savoir que je suis en train de conquérir le monde. Kyoto, Iwami, puis le Japon entier sera un jour entièrement à moi. Je suis le plus fort, c’est ainsi. »
« … Je vois. Je vais mettre un terme à cette folie moi-même. Je ne peux pas te livrer aux autorités sans entacher à jamais l’honneur de la famille Hin’i. Tu dois goûter à la défaite, pour revenir dans le droit chemin. Je vais t’en faire goûter l’amertume ici-même, mon petit. C’est mon devoir. »
Le vieil homme dégaina l’arme qu’il avait à sa ceinture. Un katana dans un fourreau de bois, comme le voulait la tradition de l’école Hane Houou. Une tradition bafouée de plus par son petit-fils, soit dit en passant. Il brandit l’arme à une main, tandis qu’un kodachi vint se loger dans sa seconde main. En face de lui, non sans se départir d’un sourire goguenard, le dénommé Shôma fit de même.
« Tu es sérieux ? Très bien, si ça peut te faire accepter ma future suprématie ! Mais tu es sénile si tu crois pouvoir me battre ! Ca fait trois ans que tu n’en as plus été capable ! »
Le combat fut âpre, les lames voltigeant dans une symphonie d’acier, presque mélodique. Mais il fut extrêmement court. Le kodachi de Shôma trouva par deux fois la cuisse de son grand-père, affaiblissant sa position sur sa jambe gauche. Profitant de l’occasion, son katana désarma, une arme après l’autre, dans un mouvement impitoyable, son aîné. Un coup de pied dans les côtes mis le vieil homme à terre. Le jeune homme cracha même à côté de la silhouette prostrée.
« Désormais, reste planqué dans ta maison. Tu as été un bon maitre et un grand épéiste, mais t’es plus à la page. Contentes-toi de regarder maintenant, tu veux ? »
Le jeune homme s’éloigna. Non pas vers la résidence familiale, mais bien vers son repaire à l’extérieur de la ville. Le vieillard, à terre, souffrant, sentit bien qu’il devait avoir une ou deux côtes fêlées. Et sa cuisse le lançait. Pourtant, ce n’était pas ce qui provoquait la plus forte douleur. Il avait échoué à remplacer les parents de cet enfant, et s’était emporté en voyant son talent. Il lui avait enseigné trop vite, placé trop de force entre ses mains. Son talent naturel et son don particulier aidant, il était devenu fort bien trop vite, et ça lui était monté à la tête. Hin’i Yorune fut retrouvé en lames dans la boue par des voisins, et reconduit à sa résidence, sous la bonne garde du médecin de la famille. Les rumeurs disaient qu’il avait tenté de stopper les trois hommes qui avaient agressé les forces de l’ordre et s’était fait rossé.
A l’aube, lavé et le torse empaqueté de bandages, le vieil homme se releva péniblement sur une nouvelle résolution. Il connaissait quelqu’un, un vieil ami. Lui pourrait ramener son petit-fils à la raison et lui faire connaitre le goût de la défaite. Cet ami lui devait toujours une faveur, et c’était un homme honorable. Il savait qu’il pouvait lui confier la suite … An 1670. Non loin de Kyoto, en début de soirée.- Spoiler:
Une habitation derrière le cimetière, pratiquement en lambeaux. La charpente tenait par on ne sait quel miracle, et soutenait des murs branlants, mais curieusement, partiellement entiers. Quelques pièces étaient même vivables. C’est là que se réunissait la bande de Shôma, qu’on commençait, en ville, à surnommer de bien des manières en ville. Il se disait que c’était un oni qui défiait les épéistes honorables et talentueux, très souvent. Ca provoquait de l’agitation, et même de la peur. Mais après tout, ce n’étaient que les épéistes qui étaient menacés ? Il suffisait de se cloitrer chez soi une fois le soir tombé ! Par contre, les patrouilles des Metsuke se faisaient plus fréquentes et plus nombreuses. Dans l’habitation en ruines, un jeune homme, occupé à improviser une cuisine de fortune, demanda à un autre, assis dans l’encadrement d’une fenêtre.
« Dites, Boss. Quelque chose est prévu pour ce soir ? »
« Que dalle, crétin. Faut laisser le temps que ça se tasse. Que les Metsuke finissent par conclure à une vengeance pour l’autre abruti que Chojun avait coincé. Là on cherchera une nouvelle cible qui vaut le coup, et on commencera à recruter d’autres types pour gonfler nos rangs. Faudra aussi qu’on se trouve un vrai repaire … Mais bon, pendant quelques jours, on fait profil bas, pigé les ahuris ? »
« Ouais, Boss, bien compris. »
Alors que les yeux de Shôma allaient se replonger dans la contemplation du dehors, la porte d’entrée, à peine rénovée, vola en éclats, et un homme fit irruption dans la pièce. Seul, l’arme encore au côté. Les trois loubards se levèrent d’un bond et lui firent face, l’air menaçant.
« T’es qui toi ? »
L’homme était grand, épais, et devait pourtant approcher la cinquantaine. Sa carrure et son aura étaient impressionnantes, toutes deux. Il jeta un coup d’œil aux deux subordonnés de Shôma et indiqua la sortie.
« Vous deux, tirez-vous et que je ne vous revois plus jamais ici. J’ai quelque chose à régler avec Shôma Hin’i. »
Pétrifiés par la voix puissante de cet homme, ils ne purent qu’obéir. Le sourire aux lèvres, et la main sur le manche de son katana, Shôma pavoisait.
« Alors voilà les premiers défis qui viennent à moi ? Parfait ! T’as l’air d’être un dur toi ! Ca va être un plaisir de te faire mordre le plancher et de t’éclater les dents dessus, à coups de pied ! »
« Je vois. Il disait vrai. Tu es une âme égarée. Et presque complètement perdue. Comment un garçon aussi prometteur a pu s’égarer à ce point ? Tu te rends comptes que tu as presque atteint un point de non-retour ? »
« T’serais pas un ami du vieillard, toi ? Tu débites les mêmes conneries. Amènes-toi juste, et fermes-là. »
La colère fit place à la pitié dans les yeux de l’homme qui faisait face au fanfaron. Lentement, il dégaina son katana, et prit place devant Shôma. Une garde tout ce qu’il y a de plus classique, puis une attaque de taille visant le flanc, rapide, précise et puissante. En apparence, guère différente de celle que Chojun avait employé il y a quelques nuits. Mais tout simplement d’un tout autre niveau. La parade de Shôma fut laborieuse, il fut pratiquement écrasé par la force du coup, mais sa garde tint miraculeusement bon. C’était sa pugnacité qui l’avait sauvé, bien plus que son talent, sur ce coup. Il avait sous-estimé son ennemi. Grinçant des dents, il attrapa son nodachi, pour adopter son style à deux sabres, et fonça à l’assaut de son adversaire. Quelques parades et un coup de pied le renvoyèrent sur le plancher.
« Je vois. L’enseignement de Yorune, il n’y a pas de doute. Ta maitrise de la technique de l’école Hane Houou est prodigieuse pour quelqu’un d’aussi jeune. Mon garçon, je t’ai connu quand tu étais encore tout jeune, et même si tu ne te souviens pas de moi, je me souviens avoir rencontré un garçon enthousiaste, au potentiel énorme. »
« Ta gueule. FERME-LA BORDEL ! »
Un coup de taille plein de rage, pour cacher l’assaut pernicieux du kodachi par en-dessous. Les deux katanas s’entrechoquèrent, mais l’homme avait lâché l’emprise de sa main gauche sur son arme pour libérer son poing. Un atémi retentissant cueillit Shôma en plein poitrail.
« Pour…pourquoi ma lame ne te touche pas ? »
« Yorune m’a parlé de ton petit tour. Ta lame vibre. A une si forte fréquence qu’on la voit floue. Un don impressionnant, petit … Mais qui n’est pas adapté à ton style. Tu es trop direct, tu manques de patience. Et dans ton état, tu ne me vaincras jamais. »
Lorsque Shôma se releva, cette fois, l’homme ne lui laissa même pas le temps de tenter quoi que ce soit. Son katana arracha celui du jeune homme à ses doigts, son poing le sonna. Il lui arracha le kodachi des mains, implacable, et le laissa tomber à genoux, son équilibre perdu. Il plaça la lame de son sabre sous sa gorge. Pour la première fois de sa vie, Shôma Hin’i était complètement tétanisé.
« Je vais te laisser la vie, petit. Je vais même te laisser en liberté, alors que tu devrais aller en prison. Parce que je l’ai promis à ton grand-père. Mais aussi parce que je me souviens de l’enfant que tu étais autrefois. Tu as une force hors du commun qui sommeille en toi. Quand tu auras choisi ce que tu veux réellement en faire, viens à Nagoya, et démerdes-toi pour me retrouver. Je suis Tekkun. Yamamikaze Tekkun. Quand tu auras fait cela, dégaine ton sabre sans dire aucun mot et affrontes-moi de nouveau.»
Entre deux souffles saccadés, alors que Tekkun rengainait son sabre, une voix, hagarde, perça.
« Pour…pourquoi je ne vous vaincrais jamais ? »
« Tu n’as aucune cause à défendre, petit. C’est lorsqu’ils ont un véritable but, une vraie cause, une vraie personne, à laquelle se vouer, que les hommes deviennent forts. Certainement pas en empruntant la voie de l’arrogance et de la brutalité. »
Il laissa là le jeune homme, prêt à s’effondrer. Sa bande, ses projets, sa confiance en sa force absolue, tout venait de s’écrouler tout autour de lui. Cet homme avait beau dire qu’il était perdu jusqu’ici, il ne voyait pas en quoi. Il venait de tout perdre, et c’est maintenant qu’allait débuter son errance. C’était ce qu’il avait cru sur le coup. Mais le lendemain matin, à son réveil, son esprit était étonnement clair. Débarrassé de la certitude d’être invincible. La vie était faite de victoires et de défaites, mais ce qui importait avant tout, c’était de retrouver cet homme et de le vaincre. Pour cela, il devait comprendre ce qu’il avait voulu dire. Ce qu’il devait rechercher. Une énorme vague de remords s’empara alors de son estomac. Son grand-père. Sous le coup de la colère, il avait commis un acte impardonnable. Les yeux de Shôma s’agrandir. Alors, tout ça, tout ce qu’il avait fait ces dernières années. C’était tout cela ? Avait-il été aveugle à ce point ? An 1670. Kyoto, au petit matin. Résidence Hin’i.- Spoiler:
Yorune se traina péniblement vers la fenêtre pour l’ouvrir en grand. Que l’air frais du matin vienne emporter les marques laissées par la nuit, et remplir de vie et de couleurs l’intérieur de sa maison. Sa maison, demeure d’une famille de samouraïs depuis maintenant bien des générations. Une famille qui s’était mise au service de bien des Daimyos, par le passé, mais qui s’était récemment mise à servir le clan Uetsugi. Lui-même avait servi, dans ses belles années, pour plusieurs généraux. Et à la fin, pour le général Yamamikaze. Un ami de longue date, aux côtés duquel il s’était battu en tant que frère d’armes, avant de devenir son subordonné à sa promotion. Il se souvenait lui avoir sauvé la vie une fois. Désormais cette dette était rachetée : il lui avait confié le destin de son petit-fils. Et s’il ignorait ce qu’il en adviendrait, il avait très clair. Il laissait le soin à Tekkun de faire de lui ce qu’il lui plairait. De voir s’il y avait encore du bon en lui, ou de l’envoyer en prison si ce n’était pas le cas. La seule faveur qu’il avait réclamé en dénonçant son garçon, c’était le secret. Pour que cela ne retentisse pas sur l’honneur de la famille. L’enfermer sous un autre nom, et prétendre que son petit-fils était mort. Voilà tout ce qu’il désirait. Sauver les apparences, pour ses ancêtres. Il se sentait terriblement honteux, mais s’il avait demandé ça, c’est aussi parce qu’il croyait en son vieil ami. Il avait toujours su extraire le meilleur des hommes qu’il commandait. Il espérait qu’il pouvait aussi le faire pour son garçon.
Shôma n’a pas connu ses parents. C’est courant dans les familles de samouraïs de ne pas connaitre son père. Mort en service, comme un bon nombre d’honorables combattants. Sa mère, elle, s’était laissé mourir de chagrin. C’est ce qui arrive parfois lorsqu’on se marie par amour. Il avait élevé cet enfant seul, et avait de très bons souvenirs. De grandes joies qui avaient fait briller ses vieux jours. Mais il l’avait perdu. Peut-être définitivement. Tout reposait entre les mains de Tekkun, désormais. Décidé à aller prier, le vieillard se saisit d’un vêtement plus chaud et s’apprêta à sortir … Il le vit alors. Il n’avait pas entendu la porte s’ouvrir. Son petit-fils, obstinément dos à lui. Un tremblement s’empara du vieil homme. Il allait savoir tout de suite alors. Peine perdue, ou non ?
« Grand-père. Je n’ai pas de pardon à te donner. Ce ne sera jamais assez. T’sais quoi ? J’ai que mes actes pour me racheter. Mais ce que je t’ai dit l’autre soir, c’était pas tout à fait faux. Je ne suis peut-être pas le plus fort, ouais. Mais je vais le devenir. Je vais à Nagoya. Je vais me pointer là-bas et trouver le moyen de mettre ton vieux pote au tapis. »
« Je vois. Bonne chance, alors. J’espère que cette expérience t’aidera à grandir. »
« Ouais, c’est ça. T’sais, je serais jamais le samouraï dont tu as rêvé. Mais je peux encore, au moins, faire honneur à ton enseignement. Tu l’as confié à la mauvaise personne, c’est pas pour ça qu’il est bidon. Tu as été le meilleur professeur que peut espérer un apprenti. Allez. J’me casse. J’reviendrais pas avant d’avoir gagné, vieil homme. »
« Je te prends au mot. Tant que tu ne seras pas victorieux, tu n’as plus le droit de revenir dans cette demeure. » An 1672, Nagoya. Palais impérial Uesugi.- Spoiler:
Koshi enchainait les pas, les uns derrière les autres, en arpentant la partie extérieure du palais. Les patrouilles étaient peu nombreuses, surtout dans ce qui était un temps de paix pour Iwami. Mais il y avait tout de même toujours quelques gardes en faction. Au cas où. Il y avait toujours besoin d’être vigilant, lorsqu’on sert le Daimyo. Après tout, c’est la personne la plus importante du pays. De l’autre côté de la cours, un jeune homme, armé et paré de la même tenue que lui, semblait ruminer tout en marchant d’un pas alerte, et en observant les alentours. Koshi grimaça, et prit la direction opposée. Il préférait faire un détour que tomber sur ce fêlé. Ce gamin était là depuis presque deux ans, et autant dire qu’il avait déjà fait parler de lui. C’était tout simplement une machine inlassable à faire du grabuge. Débouler en pleine réunion militaire pour clamer qu’il voulait défier le général, alors qu’il devait avoir quinze ou seize ans à tout casser. Du culot, et de l’irrespect évident. On en avait pendu pour moins que ça, à une époque. Mais bon, Tekkun Yamamikaze avait le respect et la confiance de tous, et même du Daimyo lui-même. Aussi obtint-il la permission de régler cette affaire à sa convenance. Une délégation de son seigneur qui prouvait toute la foi qu’il plaçait en lui. Le garçon avait eu le droit à un duel singulier avec le général lui-même. Koshi ne comprenait rien à ce qu’il s’était passé, mais toujours est-il qu’on dit que le général ne l’avait pas écrasé. Une victoire aisée, mais pas écrasante. C’était déjà beaucoup pour un loubard, aussi jeune en plus … Mais pourquoi le général avait-il proposé à ce garçon d’intégrer ses troupes ? Bordel C’était comme demander à des chiens organisés et soudés de se battre aux côtés d’un loup ! Il pouvait les mordre tout autant que leurs opposants. Il avait beau être étonnement doué un sabre à la main, ce type n’avait pas la carrure de l’emploi. Mais Koshi l’avait fermé. Il n’était qu’un Ashigaru, alors que la bête sauvage ramenée par le général était issu d’une famille de samouraï.
Koshi vit pourtant, d’année en année, ce garçon grandir, aux côtés du général Yamamikaze. Au début, il clamait juste qu’il faisait tout ça pour devenir plus fort et étaler le général. Pour prouver sa force. Mais tout en vaquant à ses occupations, Yamamikaze l’emmenait partout. Dès qu’il avait un instant de libre, il lui enseignait. Sans jamais dégainer. Il s’efforçait de lui ouvrir les yeux. Et petit à petit, il cessa de réclamer incessamment ses duels. Un lien très fort se tissa entre eux. Au fil des années, Shôma n’eut d’yeux que pour l’honorable et puissant général. Il était devenu son modèle autant que son but. Sa vie à la capitale, qui avait commencé sous le signe du grabuge, devint bientôt plus calme. On commença à approcher la bête sauvage, à lui parler. Et alors qu’Uesugi gagnait son poste de Daimyo, commença réellement la carrière militaire de Shôma Hin’i. Certes, dans un pays en paix, il y a peu de choses à faire pour un militaire. Mais s’efforçant de ressembler à son modèle, Shôma faisait son devoir avec application. Il avait même appris la politesse, la sympathie. Et découvert ce que cela faisait, lorsqu’on la lui rendait. Il n’y avait que des brigands à se mettre sous la dent, et sa recherche inlassable de force le poussait néanmoins à ne pas être totalement heureux … Quand bien même, il avait gagné le respect de ses camarades, qui étaient fiers de se tenir à ses côtés. Même parmi les plus vieux, comme Koshi. Les années défilèrent, toutes plus semblables les unes aux autres.
Mais quelque chose, en Shôma, demeurait inachevé. Demeurait trouble. Il avait l’impression d’avoir régressé, en se permettant de rentrer dans les rangs. Comment aurait-il pu devenir plus fort, alors qu’il avait cessé de traquer de vrais combattants ? Les passes d’armes avec ses collègues ne le rassasiaient pas, de plus. Son objectif était ailleurs … An 1677. Nagoya, résidence Yamamikaze. - Spoiler:
Shôma laissa la femme le guider à travers la demeure. L’épouse du général, flanquée de celui qui était désormais un jeune officier, se dirigeait vers le dôjo de l’immense maisonnée. Là où Yamamikaze Tekkun, en tenue de combat, attendait fermement. Assis en tailleur, les yeux fermés, les poings campés sur ses genoux, et solidement fermés. Déglutissant, le jeune homme remercia la vieille femme, et s’approcha du centre de la pièce. « Quand on m’a dit que vous m’aviez convoqué, général, je n’imaginais pas que ce serait à votre résidence. Je m’excuse pour le retard, j’ai d’abord crut que … Enfin, peu importe. Que puis-je faire pour vous ? »Les yeux de Tekkun s’ouvrirent, et il se redressa. On lisait le sérieux et la détermination au fond de son regard d’acier. « C’est le moment. Je me fais vieux. Je veux te donner cette chance que je t’ai promise il y a des années de cela, pendant que j’ai encore toute ma force et toutes mes capacités. Tu es devenu bien plus fort que je ne l’aurais espéré, et bien plus honorable que je n’aurais pu l’imaginer. Je donnerais, cette fois, tout ce que j’ai dans cet affrontement. Je n’ai vraiment pas envie de perdre, alors je ne sous-estimerais pas celui que tu es désormais. »« J’attends ce moment depuis des années. Soyez certains que je ne me retiendrais pas non plus, général. »Quand bien même, le jeune homme doutait des paroles de son aîné et modèle. Il n’avait pas l’impression d’être devenu plus fort, ces dernières années, mais d’avoir stagné. Voire pire. Il n’avait plus la même sensation qu’auparavant, il avait perdu la confiance en sa force qu’il possédait autrefois. Le premier assaut de Tekkun fut un coup de taille, comme lors de leur premier duel. Cette fois, cependant, Shôma ne plia pas. Son sabre intercepta celui de son opposant, le bloquant parfaitement. Un sourire naquit sur le visage du général, alors que les yeux de Shôma s’agrandir de surprise. Jamais il ne se serait attendu à ça. … Assit sur l’escalier de bois, Shôma était haletant. Le duel contre Tekkun Yamamikaze avait été le combat le plus intense qu’il ait jamais livré. Son être tout entier vibrait encore des sensations de cet affrontement. Jamais il n’avait ressenti quelque chose d’aussi fort, lui qui avait vécu toute sa jeunesse uniquement dans la querelle permanente. Un corps lourd et meurtrit, tout autant que le sien, s’assit lourdement à ses côtés, alors qui contemplait sa main, éperdu, ne comprenant pas réellement ce qu’il ressentait. « Tu vois, c’est ce qu’on ressent après un duel entre deux hommes honorables. Mais ce n’est rien, encore à côté d’un duel entre deux grands samouraïs. Certes, c’est un combat à mort. Mais lorsqu’on ne perd de vue ni la notion de respect, ni celle d’honneur, tout ne peut plus se résumer à ce simple constat. J’espère qu’un jour tu connaitras ça. »« Je … Oui, j’espère aussi, général. Merci pour tout. »« J’ai entendu dire que tu t’étais acoquiné d’une petite, c’est vrai ? »« C’est vrai. Elle s’appelle Miyo. Je ne sais même pas qui elle est vraiment, en vérité. C’est une femme avec qui il est agréable de passer du temps, de discuter. Je pense sincèrement que c’est quelqu’un de bien. »« Je vois. Tu arrives à voir ce qui est bon dans l’âme d’un autre être humain, désormais. Tu en es déjà là … On m’a aussi dit qu’en tant qu’officier, tu exerçais aussi ce talent. »« Je ne suis rien comparé à mon modèle. Vous m’avez tout appris, Yamamikaze…senseï. »« Et aujourd’hui tu m’as battu. Alors que j’ai mis toutes mes forces dans cet affrontement. Sais-tu pourquoi ? »« Non. Je n’arrive pas à comprendre. »« Tu aimes cette ville. Voilà pourquoi. Des amis, des collègues, des frères d’armes même. Dès l’instant où les autres soldats ont placés leur confiance en toi, tu as grandi. Ton bras est devenu plus sûr. Tes yeux plus attentifs. Tes appuis plus solides. Il faut d’avantage de détermination pour supporter qu’on ne se bat pas que pour soit. Quand je te rencontrais, tu étais arrogant, aveugle, certes pugnace, mais tu te laissais dominer par ta rage. La sérénité, la confiance, tout cela t’as rendu plus fort. »« Je vois … »« Enfin, ce n’est pas pour ça que je t’ai fait venir en vérité. Pas même pour ce duel. Je quitte mes fonctions de général de cette armée. Je suis trop vieux désormais, et c’est d’un commun accord que je fais cela. Mes forces déclinent, et j’ai dû utiliser ce qu’il me restait pour t’affronter à mon maximum. Je vais avoir le droit au repos du brave, désormais. Uesugi-sama a interrogé quelques officiers et moi-même. Ton nom a été prononcé en termes élogieux. Et la décision a été prise, tu vas prendre ma place. Tu es jeune, certes, mais il est temps de passer la main à la jeunesse. Uesugi-sama aussi est jeune, mais je veux que tu le protèges avec tout ce que tu as. Je serais à tes côtés pendant encore une année afin de te guider et de t’apprendre. Passé ce moment, tu devras te débrouiller tout seul et me rendre fier. »Les yeux pleins de volonté, Shôma acquiesça. Quelques heures après ces évènements, il serait présenté au Daimyo. Et pour la première fois, il put parler en personne à Uesugi Ogun. Et jurer que son épée serait désormais à son service. An 1679. Kyoto, résidence des Hin’i.- Spoiler:
Les larmes coulent. Il ne peut pas les arrêter. Terriblement occupé par ses nouvelles fonctions, Shôma venait tout juste de trouver le temps de s’absenter quelques jours pour se rendre à Kyoto et rendre visite à son grand-père. Bien entendu, celui-ci avait eu vent de la nouvelle. Mais il avait envie que le vieil homme voit tout cela de ses yeux. Il n’en aurait jamais l’occasion.
« Reposes en paix, Hin’i Yorune, toi qui m’a donné bien plus que je ne méritais. Tu m’as élevé, tu m’as perdu, puis tu m’as sauvé. Je te le promets, je te rendrais fier, grand-père. »
Il regardait sa main serrée. Quelques mois plus tard, il adresserait ces paroles, directement à Ogun, des paroles qui définissaient parfaitement l’objectif pour lequel il vivait désormais. Ce qu’il avait à protéger. Et ce qui le pousserait à être encore meilleur à l’avenir.
« Le clan Uesugi a offert la paix à ce pays. Vous, vous avez, à une époque, choisi de laisser le général Yamamikaze m’offrir une seconde chance. Je n’ai pas oublié ce geste, ni tout ce que j’ai découvert depuis que je suis à Nagoya. Vous pouvez me confier la défense armée de ce pays, Ogun-sama. Je protègerais cette paix que votre famille a construite. » Partie HRP
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Isy |
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